La Trempe

Le Spectacle

Une lecture à deux interprètes :
Le spectacle est une lecture, avec de la musique, des chansons, du théâtre parfois et surtout de très beaux textes de Magyd Cherfi.
8 nouvelles, des récits autobiographiques comportant de nombreux personnages.
Parmi eux, on retrouve régulièrement la mère de Magyd ainsi que d’autres femmes.
Émilie est la voix de cette mère, ainsi que celles des autres personnages féminins de cette lecture.
Jérôme est la voix du narrateur Magyd et d’autres protagonistes de ces nouvelles.

Un spectacle musical:
Émilie Cadiou accompagne de musique et de chants cette lecture.
Parmi ses instruments il y a le Toy piano, l’accordéon, le glockenspiel et des petites percussions.
Ces instruments évoluent au gré de ses envies et des morceaux choisis.
Elle chante, (parfois avec Jérôme) les chansons du spectacle.
Chaque chanson fait lien ou écho à un titre, un mot ou une situation d’une des nouvelles.

Une lecture adaptative :
La lecture de ces nouvelles avec chansons et musiques dure au total 1h30 (sans compter les rappels 🙂
Ainsi nous proposons selon votre choix et vos besoins d’adapter, si nécessaire, le temps de lecture.
Le spectacle dure entre 40 minutes et 1h30 en fonction de votre commande.
Nous pouvons même imaginer un court entracte, si besoin.
Nous choisissons les nouvelles, en accord avec la durée souhaitée.

Une lecture interactive :
Avant chaque nouvelle, nous proposons aux spectateurs de choisir une chanson.
Chaque chanson correspond à la lecture d’une nouvelle précise.
Les spectateurs choisissent donc l’ordre de la lecture de manière aléatoire.

Un spectacle différent à chaque fois :
L’auteur a décidé des mots et nous faisons le reste.
Vous choisissez le temps de la prestation.
Nous choisissons les chansons du spectacle.
Les spectateurs eux, choisissent l’ordre de la lecture.

Ainsi la lecture totale est aléatoire en fonction des choix.
Aucune lecture ne sera la même.

La Trempe

La Génèse du Projet

Je m’appelle Jérôme Bordas, je suis actuellement le directeur artistique de la Compagnie CHIPOTOLA.

Je suis comédien depuis mon arrivée à Cahors il y a de cela 20 ans. J’étais un jeune homme sans formation ni diplôme se cherchant qui n’avait pas à l’époque encore trouvé une voie autre que « celle de garage ».

Étant issu du milieu ouvrier de la région parisienne, ayant grandi en HLM dans une cité située dans ce que l’on nommait à l’époque la ceinture rouge ; il m’était impossible de m’imaginer artiste.
On peut dire qu’à cette époque l’ascension social et l’accès à la culture me semblaient aussi lointain que peut être le Gault et Millau pour un kebab de quartier.
Bref, je me cherchais, n’imaginant pas une seconde pouvoir un jour exercer ce métier de passion, Passeur de mots, de vies et d’histoires : Acteur de théâtre.
Je suis metteur en scène depuis peu et j’ai le besoin et l’envie de faire entendre et voir des auteurs qui me parlent et me touchent au plus profond de mon être.

Magyd Cherfi en fait partie.

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 ACHOUR

Avant donc de devenir Lotois et de découvrir le théâtre, J’ai vécu dans un quartier populaire en région parisienne. Ivry-sur-Seine, une banlieue rouge où à l’époque, les HLM des cités avaient encore vocation d’être un lieu de transit culturel…

J’y ai grandi avec mes amis au fil des années 70, 80 et 90, jusqu’à l’âge adulte.

Parmi mes compagnons et camarades de la cité, il y avait Achour. C’était un enfant timide, issu de l’immigration. Il était très bon élève à l’école contrairement à la majorité des autres enfants du quartier.

Achour adorait la mythologie grecque. Oubliant sa timidité, il en parlait avec une verve et un plaisir qui nous émerveillaient. Il nous contait des histoires dont nous étions friands.
Quand il nous narrait ces récits héroïques, mes yeux brillaient. J’imaginais vivre ces fantastiques aventures helléniques, étant tour à tour Persée, Héraclès, Zeus et parfois même Apollon.
Grâce à lui j’étais un héros.

Pour les garçons du quartier, Achour apportait une part de douceur et de poésie dans un quotidien dur et bétonné. Un hublot d’espoir niché dans le blockhaus du savoir.

Face à ce séduisant enchanteur des mots, le regard des filles devenait regard de femmes.
Ces émois féminins lui valaient souvent des autres garçons, un mot ou une baffe comme appréciations de ses contemporains locaux.

Sans le savoir ; Achour participait à notre éducation culturelle. Au même titre que nos bandes dessinées, nos films, nos K7 ou disques vinyles.
Sans oublier les heures de discutions enflammées pendant la ‘récré’, au lendemain de diffusions télévisées des sketchs des Inconnus.

Achour avait ce don de parler avec éloquence.
Cela agaçait ceux qui ne l’avait pas et qui voyaient en lui l’orateur qu’ils ne seraient jamais.
Mais pour l’instant laissons Achour de côté…

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LE THÉÂTRE

Je suis acteur depuis plus de 20 ans.
J’ai découvert le théâtre en participant à des ateliers amateurs.
J’y ai pris goût et au fil du temps, je suis devenu un comédien professionnel.

Mon premier rapport à ce métier artistique fut la technique.
Avant de jouer et pour préparer les spectacles, il nous fallait installer le matériel technique nécessaire.
Du son, de la lumière, puis enfin l’installation des décors en prémisse au Jeu.
Tout ce montage faisant parti intégralement de l’aventure et du plaisir théâtral.
Avant chaque début de spectacle, donc avant chaque plaisir de jouer la comédie, nous installions en priorité le système son, pour pouvoir travailler en musique.
Il nous fallait un son motivant et énergique pour cette tâche parfois difficile ; et cet album était « Essence ordinaire » de Zebda.
Ainsi les mélodies de ce groupe toulousain nous accompagnaient sur les montages au fil des années. Le plaisir musical ainsi que celui du spectacle en devenir étaient étroitement liés.
J’ai cheminé de longues années avec ma madeleine de Proust musicale.

Aujourd’hui, il m’est difficile d’écouter « Essence ordinaire » sans avoir une envie irrépressible de jouer la comédie dans l’heure qui vient.

Ainsi m’est venue l’envie de mêler souvenir et plaisir, à l’agréable ! 

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L’AUTEUR

Je suis acteur depuis plus de 20 ans.
J’ai découvert le théâtre en participant à des ateliers amateurs.
J’y ai pris goût et au fil du temps, je suis devenu un comédien professionnel.

Mon premier rapport à ce métier artistique fut la technique.
Avant de jouer et pour préparer les spectacles, il nous fallait installer le matériel technique nécessaire.
Du son, de la lumière, puis enfin l’installation des décors en prémisse au Jeu.

Tout ce montage faisant parti intégralement de l’aventure et du plaisir théâtral.
Avant chaque début de spectacle, donc avant chaque plaisir de jouer la comédie, nous installions en priorité le système son, pour pouvoir travailler en musique.

Il nous fallait un son motivant et énergique pour cette tâche parfois difficile ; et cet album était « Essence ordinaire » de Zebda.
Ainsi les mélodies de ce groupe toulousain nous accompagnaient sur les montages au fil des années. Le plaisir musical ainsi que celui du spectacle en devenir étaient étroitement liés.
J’ai cheminé de longues années avec ma madeleine de Proust musicale.

Aujourd’hui, il m’est difficile d’écouter « Essence ordinaire » sans avoir une envie irrépressible de jouer la comédie dans l’heure qui vient.

Ainsi m’est venue l’envie de mêler souvenir et plaisir, à l’agréable ! 

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MAGYD CHERFI ET MOI

J’ai toujours apprécié lors de ses rares apparitions télévisuelles, sa présence, son intelligence, son humilité et l’humanité qui se dégageaient de cette personne et de ses propos.

Depuis des années, j’aimais entendre et écouter, au hasard d’un zapping télévisuel, cet orateur poétique.
C’est à la lecture du roman autobiographique «  Ma part de Gaulois » de Magyd Cherfi que le souvenir d’Achour m’est revenu.

 

Extrait : (début du livre)
« Longtemps j’ai aimé qu’on me dise :
– Magyd, écris-nous quelque chose ! Un truc qui tue, mets-nous le feu ! On s’ennuie.
Surtout les filles de mon quartier, qui savaient mon écriture inflammable et solidaire.
J’aimais dégommer les mecs de ma cité qui me le rendaient bien. Je les croquais en verbe, ils me retournaient la bouche à coups de savate. Les filles, elles voulaient que j’écrive un incendie. Être leur pyromane me chauffait les neurones. Interdites de sorties je devenais leur passeport pour les étoiles. »

 

J’ai voulu découvrir l’univers de cet auteur qui avait par ses mots et sa vie fait renaître ce souvenir d’amitié lointain : Achour.
J’ai dévoré son recueil de nouvelles et une envie s’imposait : faire découvrir et entendre au public l’univers de LA TREMPE.

La Trempe

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS

« Si t’as pas de fric, t’es pas d’ici » : on l’attendait sur l’immigration, Magyd Cherfi revient par la fracture sociale.

En huit brefs récits vifs et tendres, mixant un sens du rythme festif et une acuité qui porte à la mélancolie, l’ex-parolier de Zebda fait un sort aux pièges de l’identité nationale et des horizons confisqués.

Les paradoxes et les débordements de l’amour maternel qui exclut et paralyse au lieu d’émanciper, la petite mort des illusions, les coups de boomerang du rock’n’roll engagé, la violence des rites d’initiation de terrain vague, les rêves de sensualité inassouvis, chaque texte est une tentative d’inventer la langue et le vocabulaire inédits de sentiments tus, trop longtemps retenus.

Et c’est à la seule force du verbe que Cherfi feinte et cogne et fait voler en éclats de littérature brute les impuissances entretenues et l’acharnement d’un destin qui toujours le renvoie « chez les défaits les sombres les aplatis les miens » – sans jamais plier, et sans geindre, jamais.